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"ATTENTION AUX AMALGAMES"
Cet article a été copié sur la page FaceBook d’ASUD – AUTOSUPPORT DES USAGERS DE DROGUES.
Celui-ci permet d’éclairer sur la différence entre la réalité des concitoyens et les politiques liées aux drogues menées en France depuis quelques décennies. Le résultat est souvent l’amplification des idées reçues et non une réflexion pour une politique de Santé Publique visant le « mieux vivre ensemble » en y intégrant nos propres difficultés personnelles ».
A lire, à relire, à pender et à réflechir sans aucune forme de modération.
« L’affaire #Palmade, un accident de la route gravissime avec plusieurs victimes dont le pronostic vital a été engagé et où une femme enceinte a perdu son enfant, a donné lieu à un renforcement de la thématique de la guerre à la drogue, singulièrement ici la cocaïne, rituellement rapportée aux élites artistiques comme le crack l’est à la consommation de rue des plus vulnérables.
Pourtant se servir d’un drame routier pour renforcer le discours prohibitionniste est-il vraiment efficace ? La vraie faute de Palmade n’est pas d’abord d’être un usager de drogues, un gay adepte du chemsex ou une personne dépendante, mais bien d’avoir conduit sa voiture alors que son état ne le lui permettait pas.
Pourtant, dans les médias ou chez les politiques, c’est l’amalgame qui prévaut de même qu’on s’interdit de faire le parallèle avec l’alcool, pourtant encore bien davantage impliqué dans les accidents mortels que les psychotropes illicites.
La question des tests salivaires, qui pour un certain nombre de ces psychotropes illicites mesurent l’usage plus ou moins récent mais pas forcément l’emprise effective, est aussi mise au service de cette guerre à la drogue, transformant un délit routier en manière de sanctionner dans l’absolu les usagers de psychotropes illicites.
Pourtant, c’est bien un modèle de réduction des risques, qui a relativement bien fonctionné avec l’alcool et qui ne consiste pas à ne pas interdire l’usage, mais à prévenir et sanctionner la conduite sous emprise, qui devrait aussi être appliqué aux drogues illicites.
Sur la page de la sécurité routière, au chapitre « alcool », on trouve moult judicieux conseils pour éviter de prendre sa voiture en ayant bu, sur la page « drogues », la seule chose qui est rappelée est l’interdit légal.
https://www.securite-routiere.gouv.fr/…/lalcool-et-la…
https://www.securite-routiere.gouv.fr/…/la-drogue-et-la…
Cette confusion dans le discours politique et l’application de la loi peut être contestée par les tenants d’une déprohibition dont nous sommes, mais surtout elle n’est pas favorable à la prise de conscience des usagers et à l’évolution des mœurs vers plus de responsabilisation dans la conduite. Si la stigmatisation de l’usager prévaut sur la responsabilisation du conducteur, elle conduira à l’échec face au risque automobile.
Stigmatiser ou punir les usagers de drogues à propos du risque routier ou mettre en place une véritable politique de prévention dans le domaine, renvoyant chacun à sa responsabilité de conducteur : ne faut-il pas choisir plutôt de que de rester dans une ambiguïté qui, en croyant persévérer dans l’interdit de la loi de 70, finit par desservir la sécurité sur la route ? »
Très cordialement,
Franck WAREMBOURG – Fondateur d’ADDICTIONS FORMATION CONSEIL